Si je vous dis Besoin d’un toi, Timeless, Schmilblick, Tinbox, Green Raid, AVA, Food Life, Peek, vous me répondez… ? Non, ce ne sont pas les noms des derniers chanteurs à la mode, ni de leurs derniers succès ; essayez encore…
Les dernières sorties au cinéma ? Non plus.
Alors ? Non, toujours pas ? Bon allez, la réponse : il s’agit d’une partie des applications mises à l’honneur sur PDS !!! Facile pourtant, non ? En voici une nouvelle dont je souhaite me faire l’écho aujourd’hui, avec cet article vocalisé de laprovence.com.
En bout de table dans la salle de classe, Thierry semble être un garçon comme les autres. Allure sportive, sourire malicieux, il arbore un survêtement aux couleurs d’un club de football européen. Pour lui, c’est le Bayern. Pour d’autres, c’est Chelsea. En somme, des ados de leur âge. Dans les faits, non. Ils sont tous atteints d’autisme. Un trouble plutôt sévère dans le cas de Thierry : il ne s’exprime pas. Sa perception vocale diffère des autres. Il ne fait plus partie du système scolaire.
Avec son professeur de l’Institut médico-éducatif La Marsiale dans le quartier Enco-de-Botte à Marseille, l’interaction se fait par intermédiaires, comme des images et des pictogrammes. Un combat de tous les instants pour faire interagir cet interne avec le monde qui l’entoure. Depuis son intégration, les progrès sont là. Ils pourraient surtout prendre dès la rentrée prochaine un coup d’accélérateur grâce à un outil commun à tous les foyers : une tablette numérique.
Pas n’importe laquelle. Dépourvu des applications dédiées aux loisirs, cet outil dispose d’une application au nom facile à retenir : Kevivox. Avec un fonctionnement très simple, ce programme permet aux enfants atteints d’autisme de transmettre leurs émotions de façon ludique.

Christine Denis, de l’association Acharnée, est venue présenter l’application. Photo Georges Robert
Placés les uns derrière les autres, des pictogrammes sont prévus pour être identifiables d’un simple coup d’œil par le public concerné. Un smiley rouge s’affiche. Un tapotement dessus et une voix un brin robotique dit « non ». Un smiley vert en face. Même procédé. Cette fois-ci, la voix répond « oui ». Il en va ainsi de suite avec les autres symboles pour exprimer la faim, la soif, la colère ou l’envie de se reposer. À voir Thierry l’utiliser dans la salle de classe, la méthode semble marcher. Elle demande toutefois une formation de la part des éducateurs spécialisés pour mieux l’aborder.
« C’est nécessaire pour l’interaction », indique Christine Denis. La quarantaine, elle sait de quoi elle parle. C’est elle, avec l’aide d’un ami programmeur, l’inventeur de l’application. Confrontée à l’autisme de son fils Kévin, elle cherchait un moyen de communiquer plus facilement avec lui. Après plusieurs mois d’élaboration, le programme est activé. Testé avec Kévin, il permet des progrès inattendus. « Contrarié, mon fils avait tendance à s’automutiler lorsqu’il ne pouvait pas s’exprimer. Depuis l’utilisation de l’application, il ne se blesse plus », assure cette mère courage, décidée à faire bénéficier de son invention le plus grand nombre. En début d’année, l’institut médico-éducatif La Marsiale est démarché. Le concept plaît d’autant plus qu’il est gratuit. L’achat des tablettes reste à la charge de l’institut. Ce n’est pas l’obstacle majeur à la possibilité d’offrir aux jeunes un apprentissage meilleur.
Souhaitons le succès qu’elle mérite à cette application !
Source : laprovence.com.