Il y a des films, on le sait, on le sent, qui vont irrémédiablement briser notre petit cœur d’artichaut et faire couler un torrent de larmes de nos yeux déjà rougis rien qu’à l’évocation du thème.
Je ne vous cache pas qu’il m’est déjà arrivé de pleurer devant la petite maison dans la prairie ; je me positionne donc direct dans la case “âme sensible, s’abstenir”. Alors forcément, quand j’ai entendu parler du film “Et Les Mistrals Gagnants”, j’ai fait mes provisions de mouchoirs et un stock de survie de chocolat. Calée devant mon poêle à bois, je lance la bande-annonce :
Maintenant vous comprenez pourquoi j’ai pris tant de précautions avant de m’aventurer à regarder ce film-documentaire qui donne la parole à des enfants malades. Eh bien figurez-vous, que, curieusement, la jeune maman louve que je suis n’a pas versé une larme. Rien. Nada. Alors, je m’interroge : N’est-ce pas touchant ? Émouvant ? Bouleversant ? Justement si, c’est tout ça à la fois et c’est sûrement ce qui me déstabilise. Pour en avoir le cœur net, je contacte la réalisatrice Anne-Dauphine Julliand.

Anne Dauphine Julliand
Photo Bernard Bisson/JDD
Ce nom ne vous est peut-être pas inconnu. Cette pétillante jeune femme a été journaliste mais c’est en tant qu’auteure qu’elle se dévoile au grand public avec son best seller “Deux petits pas sur le sable mouillé”. Cette histoire, c’est la sienne, celle de sa famille frappée par la maladie génétique de leur petite fille de deux ans, Thaïs. Avec son mari, elle réalise qu’ils n’ont plus que quelques années pour profiter de l’amour de cette petite fille. Ils décident de ne pas s’effondrer, de continuer à vivre. Ils adoptent la citation du Professeur Bernard : « On n’a pas la possibilité d’ajouter des jours à sa vie, on va juste ajouter de la vie à ses jours, avec le plus d’amour possible ». Thaïs est progressivement paralysée, incapable de marcher jusqu’à rester alitée, puis viendra la perte des sens : la parole, la vue, l’ouïe.
A l’annonce de la maladie, Anne-Dauphine est alors enceinte de son 3è enfant. Les médecins leur annoncent que cet enfant à venir a 1 risque sur 4 d’être également atteint. Ils prennent ce risque. Azylis naîtra également avec une maladie génétique mais bénéficiera d’une greffe de moelle osseuse. Les parents doivent alors mener une bataille sur 2 fronts différents : 2 enfants malades, dans le même hôpital mais 2 services différents. Thais décédera un peu plus d’un an après. Soutenus par la famille et les proches, ils font face ensemble aux handicaps qu’Azylis a développés.
“Pour le meilleur et pour le pire”, dit l’adage. Alors du pire, ils en ont fait le meilleur.
Grâce à mon pseudo statut de journaliste privilégiée, j’ai pu voir le film entier en avant première. Le couperet tombe, implacable : je me fourvoyais depuis le début. Et Les Mistrals Gagnants, sorti le 1er février, ne se résume pas à la vie de 5 petits patients à l’hôpital. Sans tomber dans le voyeurisme ou le larmoyant, c’est un hymne à la vie, que ces enfants, malgré leurs pathologies graves, nous offrent, avec toute leur insouciance. Ces charmantes têtes blondes, loin de n’être que de petits êtres fragiles, nous donnent des leçons de vie, de bonheur et de sérénité, à nous autres, adultes et à la société qui en manque si cruellement.
Alors on se laisse prendre la main par ces héros en culottes courtes et on “regarde la vie tant qu’y’en a”.
- Imad
- Charles

Ambre et Anne-Dauphine
- Tugdual
- Camille
Sources : www.nourfilms.com