Richard Renaldi est photographe. Depuis 2007, il promène son appareil dans les rues de New York, et il attend. Il observe les gens qui vont et viennent, et c’est parmi eux qu’il choisit ses modèles : des personnes qui ne se connaissent pas et qui auraient pu, ce jour-là, se croiser sans se voir. Son but ? Briser les tabous et toutes les barrières – l’âge, la religion, l’origine sociale ou ethnique – pour rétablir le contact humain.
Lorsqu’il aborde un passant, il est très rare, presque anecdotique, que Richard essuie un refus. Pourtant, si les gens qui prennent la pose ne l’admettent pas toujours ouvertement, leur langage corporel trahit une certaine appréhension qui n’échappe pas à Richard : « Les gens sont toujours un peu nerveux, au début ».
Car le projet Touching Strangers a une particularité : ces modèles improvisés, qui étaient encore de parfaits étrangers l’un pour l’autre quelques minutes auparavant, doivent prendre la pose en se touchant, comme s’ils étaient amis, amoureux ou membres d’une même famille.
À travers cette démarche, l’intention de Richard Renaldi n’est pas de simuler l’intimité, mais d’inverser le processus « normal » des choses : en demandant à des étrangers d’établir un contact physique, il souhaite faire naître un lien réel, qu’il s’applique à capturer.
Et la magie opère : « C’est à la fois étrange et très naturel. On réalise qu’on passe à côté de beaucoup de choses, chaque fois qu’on croise tous ces gens qu’on ne connaît pas », dira d’ailleurs l’un de ses modèles, à l’issue de la séance.
Vous pouvez découvrir le travail de Richard Renaldi sur son site, où il présente notamment une partie de la série Touching Strangers, qui vient d’être publiée sous forme de livre.
Sources :
- Photographer Puts Two Strangers Together For Intimate Photographs, And The Results Are Surprising
- Project Life 365 – Touching Strangers