Crédit : www.mademoisellemaurice.com - Photo : Stève Siracuse

Le cube solidaire

Sourire emboîté de toulouseinfos.fr

Unity Cube veut « occuper l’espace inoccupé » pour offrir un toit aux plus précaires

À Toulouse, un groupe d’étudiants s’est lancé dans un pari fou : offrir un toit aux personnes en situation précaire en aménageant des bureaux vides. En pleine concrétisation, l’initiative solidaire de l’association Unity Cube répond aux enjeux actuels.

« Occuper l’inoccupé » pour loger les populations précaires, un défi en béton entrepris par le collectif Unity Cube. Il y a 2 ans, cette association à but non lucratif a proposé d’installer des modules d’habitation dans des bâtiments inoccupés. Tout est parti d’un projet conçu par 6 étudiants de l’INSA et l’ENSA de Toulouse. « À la base on est une bande d’amis » explique Théo Guérini, ingénieur en génie civil et étudiant en architecture.

Aujourd’hui, Unity Cube compte 11 membres, pour la plupart liés au domaine de l’ingénierie, mais pas seulement. Architectes, juristes et même communicants sont tous réunis autour d’un même but : utiliser les locaux inoccupés pour « héberger un maximum de personnes ». Après avoir remporté un concours d’entrepreneuriat, le projet toulousain a été salué par le Crédit Agricole 31, qui apporte désormais un soutien financier. Unity Cube a lancé une campagne de financement participatif sur la plateforme Les Petites Pierres en octobre 2016. Cela lui a permis de récolter la somme significative de 4 000 €. Le Crédit Agricole Toulouse 31 a alors doublé le montant pour permettre à l’association d’atteindre son objectif avant la date butoir. C’est ainsi que le projet d’Unity Cube a commencé sa concrétisation.

« Une boîte dans la boîte » pour loger un maximum de personnes

L’idée est apparue de manière « logique », témoigne Théo Guérini, l’un des ambassadeurs du projet. Les étudiants sont partis d’une simple et triste constatation : en France, les bureaux vides ne se comptent plus mais le besoin urgent de logements ne cesse d’augmenter. Alors que des familles en situation précaire ne disposent même pas d’un toit, ce sont des mètres carrés qui se perdent inutilement. À Toulouse, comme à l’échelle nationale, la situation est alarmante.

Unity Cube affirme qu’un module standard, soit environ 35 m², aménagé avec des pièces de vie, peut constituer une solution de logement pour 4 personnes. Un nombre modeste, comparé à celui des demandes, mais non négligeable. Cette initiative s’inscrit dans un contexte bien spécial. « La France s’est engagée en 2015 à accueillir 30 000 nouveaux réfugiés conformément au plan de répartition élaboré par la Commission européenne. Parallèlement, plus de 800 000 Français sont encore considérés comme aux portes du logement » explique l’équipe sur son site. Ces modules d’hébergement sont personnalisables en fonction de l’habitant et pourraient tout autant convenir à des personnes sans domicile fixe qu’à des populations réfugiées.

Les bâtiments exploités sont en moyenne compris entre 800 m² et 1 000 m², mais l’étude englobe des superficies pouvant atteindre les 3 000 m². Unity Cube mobilise agences immobilières, collectivités et même particuliers, propriétaires de bureaux inutilisés. En effet, le projet de ces maîtres d’œuvre présente également des avantages économiques pour eux, puisque la vacuité de ces espaces engendre un coût important.

Unity Cube est une solution de logement d’une durée de six mois à trois ans. Les modules peuvent ensuite être désinstallés pour restituer à son propriétaire le lieu d’accueil en son état initial. Ce projet consiste grossièrement à insérer une « boîte dans la boîte » tout en conservant le bâtiment exploité. Comme beaucoup d’autres d’initiatives solidaires, le projet d’Unity Cube séduit. Bientôt concrétisée à Toulouse, la solution trouvée par l’association tend à investir la capitale. En attendant, l’équipe est en plein travail pour assurer l’installation du premier édifice concerné dans la Ville rose.

Source : toulouseinfos.fr