Nous vous avions déjà parlé du restaurant Le Reflet, situé à Nantes. Voici un autre établissement qui donne leur chance aux personnes handicapées mentales, et ça donne le sourire !
Le café Joyeux a ouvert ses portes au public jeudi 22 mars près de l’Opéra (IIe arrondissement), en plein cœur de Paris. Un projet qui s’appuie sur des personnes avec un handicap mental.
L’inauguration a eu lieu mercredi 21 mars, Journée mondiale de la trisomie 21, en présence de la secrétaire d’État au handicap, Sophie Cluzel, et de Brigitte Macron.
Faire changer le regard de la société sur le handicap
Ce nouveau café présente une certaine particularité : l’équipe en salle et en cuisine est composée de personnes autistes et trisomiques. C’est une bonne nouvelle pour la perception de ces personnes et de leur autonomie. Ne pas faire de la question du handicap, une simple affaire de quota, telle est l’ambition du nouveau café Joyeux. Ici, toutes les viennoiseries et pâtisseries proposées sont faites maison.
Mais si ce coffee shop se distingue des autres, c’est avant tout par son état d’esprit : la vingtaine d’employés, en cuisine comme en salle, est atteinte de troubles mentaux et cognitifs. L’objectif est double : redonner confiance et dignité aux personnes souffrant d’un trouble mental et refléter le monde tel qu’il est.
Le café Joyeux a été fondé par l’entrepreneur breton Yann Bucaille Lanrezac qui souhaite faire changer le regard de la société sur les personnes handicapées, et prouver qu’elles peuvent travailler comme tout le monde !
Un concept de solidarité né en 2011
L’idée a germé en 2011 dans l’esprit de l’entrepreneur, lors d’une sortie en mer avec son association Émeraude Voile Solidaire qui œuvre pour l’insertion des personnes exclues. Ce touche-à-tout se retrouve désœuvré face à un jeune autiste lui demandant un emploi. « J’ai alors cherché ce que je pouvais mettre en place pour proposer un travail en milieu ordinaire, à des personnes handicapées. » Le constat est sans appel : 90 % des handicapés mentaux sont sans emploi.
L’entrepreneur s’oriente vers la restauration, un métier « passion » qui demande précision et exigence, il s’entoure d’Olivier, responsable-restauration et de Grégoire, éducateur spécialisé. Le café Joyeux a décidé de changer les codes, en proposant aux personnes en situation de handicap une chance de s’insérer dans le monde du travail. Fin 2017, Yann Bucaille Lanrezac lance son premier café Joyeux à Rennes, avant d’importer le concept à Paris.
« J’ai déjà travaillé dans un restaurant où je préparais. Ici, je suis au comptoir, ça me plaît. J’ai appris comment faire le café et le service », confiait Mathilde, 20 ans, lors d’un test grandeur nature quelques jours avant l’ouverture.
Lille et Lyon pourraient rapidement suivre le pas.
Source : L’Express