Crédit : www.mademoisellemaurice.com - Photo : Stève Siracuse

Une appli pour aider les personnes malades d’Alzheimer !

Sourire soufflé par RTL et Mashable.france24.com

Emma Yang, 14 ans, raconte dans un Ted Talk comment elle a eu l’idée de développer son appli.
CAPTURE D’ÉCRAN

Pour changer le monde par le biais de l’innovation, il faut commencer par se demander : « Quel problème t’indigne au point que tu pourrais peut-être passer 10 ans à essayer de le résoudre ? », suggère Thibault Duchemin, fondateur de l’appli Ava, ce sous-titreur de poche qui permet aux sourds et malentendants de suivre des discussions de groupe.

Cet état d’esprit, la jeune Américaine Emma Yang semble l’avoir. Elle était encore une enfant quand sa grand-mère est devenue de plus en plus distraite. Née à Hong Kong, elle a déménagé à l’âge de 10 ans pour suivre son père ingénieur informatique et sa mère mathématicienne à New York. Elle parle régulièrement avec sa grand-mère au téléphone. Mais les troubles de la mémoire causés par la maladie d’Alzheimer se sont aggravés au fil des ans. Et les conversations téléphoniques sont devenues de plus en plus compliquées.

La jeune fille, qui a appris à coder dès son plus jeune âge, a alors mis ses compétences au service de cette cause pour changer la vie de sa grand-mère et de toutes les personnes souffrant de cette maladie. Son histoire a été rapportée récemment dans les colonnes du site américain Fast Company.

« J’ai vu de près à quel point cette maladie pouvait affecter, non seulement la personne qui en souffre, mais aussi son entourage – ses amis, sa famille. À l’âge de 11 ou 12 ans, j’ai développé un intérêt pour les nouvelles technologies et leur impact positif sur le monde », explique la jeune fille.

Aujourd’hui âgée de 14 ans, Emma Yang développe Timeless, une application avec laquelle elle espère faciliter le quotidien des patients atteints d’Alzheimer en leur permettant de se souvenir de leurs proches. L’application utilise la reconnaissance faciale pour identifier les visages. Si le malade ne parvient pas à se rappeler qui est la personne en face de lui, il peut la prendre en photo pour faire apparaître son nom et le lien qu’il entretient avec elle.

Aider les malades à ne pas oublier leur entourage

Timeless fait aussi office d’agenda pour mettre en avant les événements importants du quotidien des malades et les photos des personnes concernées. L’application sert également de rappel. Si l’utilisateur essaie d’appeler la même personne à plusieurs reprises, un message lui indiquera qu’elle a déjà essayé il y a cinq minutes. Enfin, un onglet répertoire compile toutes les informations pratiques des contacts.

Timeless est encore au stade du développement. Un financement participatif est en cours sur la plateforme IndieGogo. Remarquée lors de plusieurs concours technologiques et membre de la prestigieuse Académie des sciences junior de New York, Emma Yang a reçu le soutien de l’entreprise technologique américaine Kairos, spécialisée dans la reconnaissance faciale. L’application est élaborée avec des médecins spécialisés dans les troubles de la mémoire. Elle doit être testée prochainement auprès de patients souffrant d’Alzheimer.

« Il n’y avait pas d’application sur le marché pour aider réellement les patients atteints de la maladie d’Alzheimer au quotidien », a confié Emma Yang à Fast Company. « Les gens pensent souvent que ça ne va pas les aider ou que les personnes âgées ne savent pas utiliser la technologie. Mais je pense que si vous leur présentez de façon pédagogique, ça peut réellement leur changer la vie. »

Ce que confirme Katherine Possin, professeure à l’UCSF Memory and Aging Center, dans les colonnes de Fast Company : « Apprendre à manier une nouvelle technologie ou un logiciel ne sera pas chose aisée pour quelqu’un qui souffre de problèmes de mémoire et de déficience cognitive, mais avec de l’entraînement répété et l’aide d’un aide-soignant, c’est possible », conclut-elle.

Il n’est pas dit que Timeless puisse aider toutes les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer à un stade avancé, mais Emma Yang pense que l’appli peut être particulièrement utile au début de la maladie. En attendant, il n’en existe aucune sur le marché pour répondre à cet enjeu.

Des objets connectés et des applications pour aider les malades

Emma Yang n’est pas tout à fait la première à élaborer des stratégies pour lutter contre la maladie d’Alzheimer, qui affecte près de 50 millions de personnes à travers la planète, dont un million en France. Des objets connectés ont été imaginés pour faciliter leur quotidien. Le pilulier connecté permet par exemple aux patients de ne pas oublier de prendre leurs médicaments grâce à des signaux sonores et visuels. Le pilulier est rempli par le pharmacien et les proches du patient peuvent être avertis de la prise des médicaments par SMS.

Dans la même perspective, des montres connectées sont utilisées pour prévenir les chutes des personnes âgées et indiquer à leurs proches lorsqu’elles quittent un périmètre de déplacement déterminé. Des applications comme WatchHelp peuvent aussi favoriser l’autonomie des personnes souffrant de troubles cognitifs, en organisant leur quotidien en programmes séquentiels dont les différentes étapes sont rappelées par des messages, des signaux sonores et des vibrations sur un Smartphone ou une montre.

En 2015, une équipe de Samsung en Tunisie avait mis au point une application visant à stimuler la mémoire des personnes souffrant d’Alzheimer en leur rappelant l’identité de leurs proches et les événements importants de leur vie, en utilisant des photographies commentées. L’application utilise la technologie Bluetooth pour afficher des photos légendées sur le mobile du patient, lorsque les proches sont à proximité.

Sources : RTL et Mashable.france24.com

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