Sourire mis en valeur aux informations télévisées du 31/12.
Pour changer la vision qu’ils peuvent avoir sur les personnes à la rue, le collectif Le Carillon propose aux commerçants qui le souhaitent de s’engager en leur rendant des petits services. Les gestes du quotidien peuvent en effet s’avérer compliqués à accomplir pour les S.D.F.
Lancée fin 2015 à Paris, l’association Le Carillon constitue un réseau de commerçants prêts à aider les S.D.F. ou toute personne dans le besoin, pas forcément à la rue. Les membres du réseau peuvent apposer sur leur porte un logo contenant plusieurs pictogrammes avec les services gratuits qu’ils proposent chez eux. Par exemple, utiliser Internet ou le téléphone, envoyer/recevoir du courrier, réchauffer de la nourriture, utiliser les toilettes, recharger des téléphones, lire de la presse, don d’un café ou d’un produit invendu… Les particuliers sont également invités à se joindre à la démarche en offrant des produits « en attente » chez les commerçants du réseau : boisson chaude, repas, viennoiserie, coupe de cheveux…
Les 3 missions revendiquées :
- Favoriser les liens bienveillants et de proximité, entre sans domicile, commerçants et habitants ;
- Inviter aux échanges de services simples mais qui changent la vie de chacun ;
- Promouvoir le changement de regard des uns sur les autres (et sur soi-même).
Pour son fondateur, Louis-Xavier Leca, il s’agit de mettre en contact les citoyens voulant s’engager – qu’ils soient commerçants ou juste volontaires – et les plus démunis. « C’est clairement un prétexte pour créer du lien social ». Il a imaginé un logo « avec trois cloches » (en rapport avec les origines des « clochards », mais également pour que chacun puisse faire entendre son tintement pour participer à une meilleure harmonie) à coller sur la devanture des restaurants, cafés et magasins partenaires, ainsi qu’une cartographie qui les recense. Ce logo permet aux sans-abri d’identifier les lieux où ils pourront profiter d’une aide.
« Mobiliser les citoyens »
« L’idée, c’est de mobiliser les citoyens, les commerçants, dans la mesure de leurs moyens, et surtout de rompre cet isolement, l’une des plus grandes souffrances des sans-abri que l’on croise tous les jours en détournant le regard », explique ce diplômé d’économie. « C’est aussi une façon de ne pas les cantonner dans les circuits spécialisés de l’action sociale ou des associations caritatives. » Un petit guide papier récapitule, par quartiers, qui propose quoi et à quels horaires. Les associations partenaires, la Croix-Rouge, Emmaüs, la Chorba, l’Ordre de Malte, les Restos du Cœur, les distribuent lors de leurs permanences ou de leurs maraudes.
Le Carillon ne s’arrête pas là et multiplie également les événements pour changer les regards sur les sans-abri. On peut citer les « soupes impopulaires», qui sont des « soupes populaires » inversées. Elles sont préparées par les sans-abri avec l’aide de bénévoles, à partir des invendus des commerçants du quartier et offertes aux habitants. Ou encore, les apéros-collectes qui sont l’occasion de se retrouver et d’échanger entre commerçants, habitants et sans-abri chez un commerçant du réseau ou dans un lieu public ouvert à tous. Les dons collectés sont redistribués directement pendant l’événement aux sans-abri présents ou remis aux associations partenaires.
Ses 20 salariés et nombreux bénévoles se sont même vu décerner un trophée de l’économie sociale et solidaire par la Ville de Paris en 2016. Depuis, Le Carillon a essaimé et est maintenant présent dans cinq grandes agglomérations françaises.
Vous pouvez mieux connaître ces réseaux, participer aux événements ou faire un don, en allant sur le site du Carillon.
Je suis certes loin d’être le premier à les mettre à l’honneur, mais j’ai envie de contribuer à leur visibilité, à mon échelle.
Source : le site de l’association