Sourire chassé sur : huffingtonpost.fr.
Dans la capitale islandaise, chaque famille dispose d’une enveloppe annuelle de 300 euros par enfant de 6 à 18 ans pour l’exercice d’une activité extra-scolaire.
ÉDUCATION – En quelques années, l’Islande a quasiment éradiqué l’abus d’alcool, de tabac et de drogue chez ses adolescents, grâce au couvre-feu, à la prévention, au relèvement de la majorité et au sport à gogo.
À la fin des années 1990, une série d’enquêtes sociales met au jour la dérive des jeunes Islandais. À l’époque, plus de 40 % des ados de 15-16 ans déclarent avoir bu au cours du mois précédent, un sur quatre fume et 17 % reconnaissent avoir déjà consommé du cannabis -un taux comptant alors parmi les plus élevés d’Europe.
Sous l’impulsion de Jon Sigfusson, directeur du Centre islandais pour la recherche et l’analyse sociale (Icelandic Centre for Social Research and Analysis, ICSRA), le gouvernement lance en février 1997 un programme appelé « Drug-free Iceland » (Une Islande sans drogue), renommé ultérieurement « Youth in Iceland » (Les jeunes en Islande).
Questionnaires anonymes
Sa clé de voûte : des questionnaires anonymes soumis aux écoliers et collégiens, qui permettent une véritable radiographie d’une génération.
« Quand avez-vous bu pour la dernière fois ? Avez-vous déjà été ivre ? Avez-vous déjà essayé de fumer ? Si oui, à quelle fréquence fumez-vous ? Combien de temps passez-vous avec vos parents ? À quelles activités participez-vous ? »
Pas les mêmes résultats dans d’autres pays
Depuis 2006, 35 municipalités à travers 17 pays – en majorité en Europe – ont participé à un projet européen inspiré des questionnaires du modèle islandais et visant à étudier les pratiques des jeunes, explique Jon Sigfusson. Mais des mesures radicales telles que celles prises par l’Islande sont, elles, encore rares à l’étranger.
L’Islande ne compte que 340 000 habitants, l’équivalent de la population de Nice. Il est peut-être « techniquement beaucoup plus compliqué » de mobiliser la communauté quand l’échelle est beaucoup plus importante, relève le sociologue Helgi Gunnlaugsson, selon qui ce n’est toutefois « pas impossible ».
L’Islande a en outre « un état d’esprit propice », dit-il : dans ce pays, on est convaincu qu’« on peut changer les choses pour faire mieux ».
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