En Europe, et particulièrement en France, les gens se méfient souvent de la pluridisciplinarité. Le Provocateur de Sourires, au contraire, encourage les êtres qui donnent envie d’oser, qui cassent les codes ! Et c’est ce qui est ressorti de cette interview avec Gian Marco Tavani. Ce jeune entrepreneur, ingénieur de formation, a plus d’un talent à son arc et il n’a pas froid aux yeux en menant, en parallèle, une belle carrière d’acteur et de modèle.
Plus connu en France sous les traits du « Bachelor » de l’édition 2016, ce que l’on peut vous dire, c’est que Gian Marco est surtout une belle et inspirante personne.
PDS : Tu mènes de front un parcours éclectique : entrepreneur, acteur, mannequin et récemment une expérience dans la télé réalité « Le Bachelor ». Comment concilies-tu tous ces univers ? Quels sont les moteurs qui t’animent ? Qu’est-ce qui te donne envie d’oser ? Est-ce facile de casser les codes ?
Gian Marco : Ce n’est pas facile car tous les gens te disent sans cesse que ce n’est pas possible, que tu ne pourras jamais tout faire, qu’il faut choisir.
PDS : Alors tu as suivi la phrase de Mark Twain, reprise par Churchill « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait » ?
GM : Oui c’est ça, je suis comme Churchill (rire) !
En réalité, le théâtre et le cinéma ont toujours été parallèles à tout dans ma vie car c’est ma passion. J’ai étudié le théâtre en Italie, dans une école de cinéma à Paris qui s’appelle l’Atelier, avec des réalisateurs et metteurs en scène américains à Los Angeles, à San Francisco, puis à Rome… Je pense qu’un comédien doit toujours étudier, travailler sur son jeu. C’est ce qui te fait évoluer.
Quant à tout mener de front, il faut dire que les métiers de mannequin et de comédien sont des métiers ponctuels : entre deux prises de vue ou séances photos, tu peux travailler sur d’autres dossiers avec un ordinateur et suivre ton activité. C’est là que tu apprends à devenir multitâche !
PDS : Comment en es-tu venu à ces différents métiers ?
GM : J’ai fait une école d’ingénieur (ENSAM / Ingénieur en mécanique eit gestion). Après l’obtention de mon diplôme, je n’ai pas continué dans cette voie car j’ai vraiment senti une réelle flamme pour le métier d’acteur et je me suis lancé, à 24 ans, à 100 % dans ce métier. J’ai dit à ma mère « laisse-moi une chance » alors qu’elle ne me soutenait pas vraiment dans ce choix car, pour elle, le travail c’est un « vrai travail », pas les paillettes et elle a dit non « si tu y vas, tu y vas tout seul ». Donc j’ai fait du mannequinat pour payer mes cours, ma vie, mon loyer et soutenir mes projets.
Après le cinéma a commencé plus sérieusement avec des séries, des premiers et seconds rôles dans des films. C’était très riche, j’ai appris à jouer à 360° avec mon image, à monter à cheval, à jouer des rôles sensibles ou même en costume d’époque. J’adore le cinéma et tout ce qui l’entoure : de la lumière à la mise en scène, de la prise de son au montage. Le cinéma combine tous les arts, la musique, l’image… C’est un art englobant. C’est un domaine que je trouve éternel. Le DVD d’un film sera là toute une vie, même après la mort. Et c’était mon rêve de participer à ce bout d’éternité. Réaliser quelque chose dont je sois fier.
Cependant le milieu du cinéma est assez compliqué en Italie. Mais au lieu de me plaindre, j’ai décidé d’être réactif.
PDS : C’est comme cela que tu en es arrivé à l’entrepreneuriat dans la mode ?
GM : Oui. J’ai d’abord travaillé 4 ans pour Abercrombie & Fitch et Hollister où j’ai beaucoup appris, gravi les échelons très vite et pris des responsabilités. J’étais notamment en charge du recrutement et de l’ouverture d’une trentaine de boutiques en Europe. Je voyageais beaucoup, je voyais que les journées passaient tellement vite, qu’il y avait tellement de choses à apprendre, que j’ai adoré ce métier.
Alors que la marque tardait à se renouveler, j’ai décidé de rejoindre ma mère en Italie. Elle travaillait sur un concept B2B « private label » pour des marques de luxe internationales et nous avons décidé de créer ensemble la marque Ama Pure et de vivre ce projet en commun.
PDS : Peux-tu nous en dire plus sur Ama Pure ?
GM : Nous sommes spécialisés dans les accessoires en cachemire 100 % purs. Tout est à l’image de ce que souhaite ma mère : la qualité. Le cachemire vient de Mongolie ou de Chine et tout est fait en Italie à la main. Nous avons obtenu une certification en Suisse qui retrace non seulement la qualité du produit mais également le respect des normes socio- et éco-responsables vis-à-vis des populations locales. Nous voulions créer un vrai produit, des pièces uniques en matière 100 % pure, ce qui n’existait pas vraiment, même dans le domaine du luxe. Et c’est cette différence qui a fait notre succès. Nous avons le projet d’ouvrir une première boutique vitrine pour commencer. Le produit marche tellement bien qu’aujourd’hui nous n’avons pas le temps de nous dédier aux autres idées pour élargir la collection. Heureusement, l’été arrive et nous allons pouvoir nous concentrer sur de nouvelles pièces que nous voulons sortir : pulls, sacs, linge de maison, écharpes, cardigans… Mais, avant tout, nous sommes très fiers et attachés également au made in Italy et au travail de nos artisans. Ce sont ces valeurs qui nous tiennent à cœur et que nous voulons développer à travers le monde.
PDS : Et ta passion pour le cinéma dans tout cela ? Qu’est-ce qui t’a poussé à faire l’émission de télé réalité « Le Bachelor » ?
GM : Pendant toutes ces activités, mes agents continuaient de m’appeler et j’ai retrouvé un goût pour le milieu. On m’a contacté pour faire « Le Bachelor ». Au début j’ai refusé, car je ne pensais pas avoir le profil « trader » que l’on voit habituellement dans cette émission. Mais ils ont insisté car mon côté entrepreneur les intéressait. J’avais bien compris que ce n’est pas en faisant « Le Bachelor » que Luc Besson allait m’appeler pour jouer dans un de ses films ! Mais les personnes de la production que j’ai rencontrées étaient vraiment des personnes bien, loin de l’image que je me faisais de ce milieu. Après réflexion, je me suis dit pourquoi ne pas tenter l’aventure, c’était effectivement un moment dans ma vie où j’étais célibataire, cela faisait longtemps que je n’avais pas pris de vacances… Alors j’en ai parlé à ma mère et je lui ai dit « laisse-moi tenter ». Je n’avais pas besoin de faire ça pour rencontrer des filles bien sûr. Mais on ne sait jamais ! En plus ils font un casting selon tes goûts. Alors, je me suis dit qu’au pire ce sera une expérience marrante à raconter pendant un dîner ! Au départ, cela n’a pas été aussi facile que l’on peut croire de se retrouver avec 22 jeunes femmes ! Mais cela a été une expérience magnifique. Je la referais demain parce que je me suis super bien entendu avec tout le monde, de la production aux journalistes, j’ai fait des voyages formidables. Et en plus j’ai trouvé l’amour.
PDS : Est-ce que cela a été intéressant pour tes projets ?
GM : « Le Bachelor » a drainé plein de projets. Là je travaille en tant que chroniqueur dans une émission en Italie, une caméra cachée (« les Ienes ») et un film que je vais tourner en Italie en septembre. Mon agent en Angleterre est en train de me caster pour deux/trois projets anglais…
Cela a notamment été exceptionnel pour mon entreprise Ama Pure. Cela a développé le e-commerce, a permis des rencontres formidables. En fait, le « Bachelor », c’est un catalyseur. Cela amène les gens à s’intéresser à toi et s’il y a réellement de la matière alors l’intérêt devient plus profond.
PDS : Être entrepreneur aujourd’hui, cela signifie quoi pour toi ?
GM : C’est avoir les idées claires sur les valeurs que tu veux donner à ton projet, avoir une direction, une vision d’où tu veux aller. Être entrepreneur c’est faire plein de choses, pas seulement les ventes, c’est connaître tous les pans de ton entreprise, contrôle qualité, embaucher les bonnes personnes car il faut savoir bien s’entourer.
Nous comptons une vingtaine de collaborateurs pour le moment. Mais nous allons devoir beaucoup embaucher avec le développement. Abercrombie m’a appris que c’est la valeur des gens qui fait ton entreprise. J’essaie d’avoir toujours des gens mieux que moi à mes côtés.
PDS : Quels sont les challenges ?
GM : Tous les jours il y a des gens qui te proposent de nouveaux défis, de nouveaux business. Il faut bien connaître la direction que tu veux prendre pour éliminer des choses sinon il y en a trop qui arrivent et tu n’arrives plus à être concentré sur ton but. Garder la route et l’espoir dans les moments difficiles. Je pense que j’ai appris, moi qui ne suis pas un mec du matin, que tu ne peux pas t’appeler entrepreneur si tu ne te lèves pas tôt le matin. Il faut être discipliné et équilibré et apprendre tous les jours. Un chef d’entreprise doit avoir des qualités humaines qu’il transmet tant à ses collaborateurs qu’à ses clients, car il est l’image de sa boîte.
PDS : Tu viens également de tourner dans une série française, « Cha ». Peux-tu nous en dire plus ?
GM : La France étant mon pays d’adoption et n’ayant jamais tourné en France, je trouvais ça sympa de mettre ma jeune notoriété ici au service de la création française. Je vais jouer le psy de Cha. Dans le premier et le dernier épisode. Antony, le réalisateur, est très doué malgré sa jeune expérience. Je me suis déjà trouvé comme lui dans cette situation quand j’ai démarré, où tu veux faire un truc bien et tu n’as pas les moyens. Souvent c’est mal fait, mais là chapeau bas ! Ils m’ont envoyé le script. C’était hyper bien écrit, bien présenté, cela ressemblait à une série à l’américaine ! J’ai dit génial : pourquoi ne pas les aider et moi cela me fait une expérience aussi parce que je n’ai jamais tourné dans une série française. J’ai passé une journée à Lyon et j’ai retrouvé cet engouement des petites productions qui travaillent plus pour la passion que pour l’argent. Et là j’ai été touché par ces jeunes avec une si belle énergie et une si belle implication qu’ils ont même pleuré quand ils ont fait le clap final. C’était magnifique.
La diffusion devrait commencer à la rentrée.
PDS : Quels sont tes rêves ?
GM : Je rêve d’être heureux bien sûr. Je suis un rêveur. Professionnellement, je rêve de réussir Ama Pure, la faire grandir, écrire une histoire sur les valeurs qu’a créées ma mère.
J’aimerais aussi avoir ma boîte de production de cinéma pour faire des films qui donnent des messages, qui ont du sens. J’ai déjà fait quelques coproductions. Ce qui me tient à cœur ce n’est pas de faire un film comme « Iron Man », mais de travailler sur des sujets sensibles qui parlent aux gens.
PDS : Qu’est-ce qui te donne le sourire le matin quand tu te réveilles ?
GM : Le soleil ! Je suis quelqu’un de positif et joyeux. Je suis bien sûr sensible au monde mais j’essaie de garder le sourire en réagissant plutôt qu’en subissant. Vu qu’à Paris il ne fait pas tout le temps beau, je regarde la météo la veille pour ne pas me fâcher le matin !
PDS : Est-ce que tu as envie de t’impliquer dans des associations ou des causes qui te tiennent à cœur personnellement et mettre ta notoriété au profit d’associations ?
GM : Oui bien sûr. Par exemple, le 26 juin à 10 h, pour soutenir l’UNAFTC (Union nationale des familles des traumatisés crâniens) je serai sur la ligne de départ des 10 km de l’Hexagone et remettrai les coupes à la fin au côté de Sonia Rolland, marraine de l’évènement. On court pour le plaisir, mais on court solidaire aussi !
Et pourquoi pas rejoindre aussi le Provocateur de Sourires en vous soutenant dans vos actions et/ou en devenant chasseur de sourires à l’occasion.
PDS : On te prend au mot !
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