Permettre l’accès aux soins pour les plus défavorisés, contribuer à la protection de l’environnement tout en étant rentable pour la clinique : voilà l’idée brillante qu’a eue en 2010 Gamal Albinsaid, étudiant en médecine en Indonésie. À l’époque âgé d’à peine 20 ans, il invente un système de troc permettant l’accès aux soins médicaux contre des déchets.
À partir de 10 000 roupies d’ordures ramenées (environ 70 centimes d’euros) – ce qui correspond à entre 3 et 10 kilos de déchets recyclables – les populations les plus démunies ont droit à deux consultations mensuelles.
Les déchets organiques tels que les restes alimentaires sont collectés et transformés en compost afin d’être revendus aux agriculteurs. Mais ce sont les autres détritus qui ont le plus de valeur : plastique, métal ou carton sont récupérés par la clinique puis revendus à des centres de recyclage.
Le cercle est vertueux et les habitants les plus pauvres de Malang, ville indonésienne à l’est de l’île de Java, voient leurs déchets autrement : comme ils peuvent être monétisés, ils apprennent à les trier. Les rues sont ainsi plus propres, il y a moins de problèmes sanitaires et du coup moins de malades.
Des soins médicaux gratuits existent pourtant à Malang et dans d’autres régions d’Indonésie, mais l’accès est très compliqué et le processus très bureaucratique, observe M. Albinsaid.
Le système « Déchet Assurance Clinique » rencontre un succès, estime-t-il. Seuls 10 à 15 % des personnes qui apportent chaque samedi des déchets à la clinique ont recours aux soins médicaux, les autres le faisant en cas de besoin. Cela permet à l’établissement d’avoir assez d’argent pour exploiter le centre et financer son développement.
Le brillant médecin compte développer ce système avec des projets d’ouverture de cliniques dans trois autres villes de l’archipel.
