Crédit : www.mademoisellemaurice.com - Photo : Stève Siracuse

Le boulanger bon comme du bon pain

quimper-1Dans un monde où des personnes ont besoin d’être aidées, ne serait-ce que pour se nourrir, le gaspillage ne peut pas avoir de place. Et pour cela nous pouvons tous faire quelque chose à notre niveau. C’est ce geste plus que solidaire, humain, que fait le boulanger José Louiset, installé à Quimper. Depuis plus de deux ans, tous les jours, il donne ses invendus.
Etudiants, sans-abri, ils sont nombreux à attendre la fermeture vers 19 h 30 d’Au bon vieux temps. Certains sont là tous les soirs, d’autres ne viennent s’asseoir ici que deux à trois fois par semaine. Le boulanger vient à la rencontre de ces jeunes. Sourire aux lèvres, avec son tricot de corps et son tablier farineux, il leur apporte un peu de bonne humeur… Plus sept ou huit sandwiches et une vingtaine de viennoiseries. Il laisse « tout ce qui n’a pas été vendu dans la journée » sur un muret, en face de sa boutique.

Ces personnes peuvent repartir avec croissants, pains au chocolat, casse-croûte au jambon… Gratuitement et bien emballés dans des sacs plastique blancs. « Il ne s’agit pas de se foutre des gens ou de les diminuer », commente le commerçant.

Le boulanger, fils de boulanger, a pensé à donner ses invendus quand il a vu revenir un homme, plusieurs fois, à la fermeture de sa boutique. « Il fouillait nos poubelles pour manger. Il ne faisait de mal à personne. Il avait faim… » À l’heure de la crise et des huit millions de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, José Louiset ne veut plus voir ça. « Jeter des aliments frais, encore bons, ça ne ressemble à rien quand on sait que certains crèvent la dalle… »

José Louiset gagne bien plus que de l’argent avec son geste. « Quand je croise ces jeunes dans la rue et qu’ils me disent que mon pain est bon, ça me suffit. Certains nous aident même à ramasser le matériel le soir. » Quant à son chiffre d’affaires, il ne baisse pas. Au contraire. « Ce ne sont pas mes clients réguliers qui attendent le soir devant la boutique. » Ses habitués ne lui sont que plus fidèles. Comme Cécile, Quimpéroise de 32 ans, qui a poussé la porte du Bon vieux temps début mars : « Cet homme-là a tout compris. Ça me donne forcément plus envie d’aller acheter mon pain chez lui. »

Source : jeunecitoyen.wordpress.com