On confère souvent à la musique des vertus thérapeutiques qui, loin d’être un remède miracle à tous les maux, nous réservent quelques surprises !
Aussi complexe que soit notre cerveau, la musique a des voies d’entrées multiples dans celui-ci et sollicite de nombreuses fonctions cérébrales (mémoire, perception, motricité, émotions). En cas de lésion cérébrale, comme c’est le cas pour les malades d’Alzheimer, la musique réussit à s’infiltrer dans l’hémisphère non touché. Pas étonnant alors que la musique ne s’efface pas aussi facilement de l’esprit des malades !
De nombreuses recherches au sein d’instituts spécialisés sont en cours sur le pouvoir de la musique.
« Les différents intervenants, dans les maisons de retraites, ont remarqué depuis longtemps que les malades d’Alzheimer se souviennent de vieilles chansons. Il est vrai que, musique ou pas, les souvenirs anciens résistent mieux que les autres » constate Hervé Platel, professeur de neuropsychologie à l’université de Caen. Au cours d’ateliers d’apprentissage, certains patients parviennent à apprendre des chansons nouvelles alors qu’ils sont incapables de citer leur âge.
Cette année, le festival Sundance a dévoilé au grand public le pouvoir fascinant de la musique grâce au documentaire Alive Inside: A Story of Music and Memory* de Michael Rossato-Bennett. Il relate l’acharnement de Dan Cohen, fondateur de l’association Music and Memory, pour convaincre les maisons de retraite américaines des bénéfices de la musique sur les patients souffrant de démence et d’Alzheimer. 
L’expérience est un succès. Les patients « reviennent à la vie » grâce à un simple casque et un baladeur numérique : ils sourient, parlent, chantent voire dansent devant l’équipe médicale ou leur famille. En introduisant la musique dans leur monde si hostile et si menaçant, les résidents sont plus heureux et plus sociables. Tout le monde bénéficie d’un environnement social plus serein et le personnel médical retrouve un temps précieux perdu auparavant à cause des problèmes de gestion du comportement. Les relations entre le personnel, les résidents et leurs familles s’améliorent nettement. Enfin, un programme de musique personnalisé permet de réduire la dépendance aux médicaments anti-psychotiques.
Comme l’explique le réalisateur : « Ce n’est pas une guérison. Il n’y a aucun moyen de récupérer les cellules (nerveuses) qui ont été détruites ». En revanche, ces recherches démontrent que la musique apporte un certain bien-être à ces malades coupés du monde et permettent d’envisager une meilleure prise en charge des résidents.
Voici un extrait tiré du film, en anglais certes, mais je vous assure que les images valent tous les sous-titrages.
*Vivant à l’intérieur : une histoire de musique et de mémoire
Source : www.musicandmemory.org
alzheimer-recherche.org/1935/alzheimer-musique-chant/
Crédits photo : Michael Rossato-Bennett
